Chaque jour, des milliers de femmes subissent des violences conjugales dans le monde. Parfois, elles y laissent la vie. Pour lutter contre ces violences, la justice française a proposé d’équiper les conjoints ou ex-conjoints de bracelets anti-rapprochement (BAR).
À quoi ressemble-t-il et comment fonctionne-t-il ?
Le bracelet anti-rapprochement est porté par l’auteur des violences. Il est placé à son poignet et ressemble à un bracelet électronique ou à une montre connectée. Le dispositif fonctionne à l’aide d’une technologie GPS qui permet de le géolocaliser.
La victime est équipée d’un boîtier, qu’elle devra toujours garder sur elle, et qui lui permet d’être également géolocalisée. Autour d’elle, un périmètre est décidé par le juge pour maintenir à distance l’auteur des violences. Dès qu’il franchit ce périmètre, ou qu’il se rend au domicile ou sur le lieu de travail de la victime, il reçoit une alerte lui demandant de s’éloigner. Si l’(ex)conjoint ignore ce premier signal, en restant dans la zone interdite, un centre de contrôle du dispositif est immédiatement prévenu. C’est lui qui joindra ensuite les forces de l’ordre.
Dans quels cas le juge attribue le BAR ?
Ce bracelet pourra être délivré chaque fois que le magistrat estimera que la victime se trouve dans une situation de danger qui nécessite une telle protection.
Le bracelet anti-rapprochement est déjà utilisé à l’étranger. En Espagne notamment, le dispositif fait ses preuves depuis douze ans. Aucune femme porteuse d’une balise n’a été tuée par son ex-compagnon depuis sa mise en place en 2008. Là-bas, les auteurs de violences portant un bracelet de ce type est estimé à 1 150.
Un peu plus d’un million de plaintes pour violences conjugales ont été enregistrées dans le pays entre 2009 et 2017. Et le nombre de femmes assassinées est passé de 76 en 2008 à 47 en 2018. Rappelons qu’en France, on est encore à près de 150 féminicides par ans.
L’année dernière, ce sont 7 millions d’euros qui lui étaient consacré dans le budget du gouvernement. En France, Marlène Schiappa avait évoqué le budget prévu pour la mise en place du bracelet en octobre dernier : 5,6 millions d’euros au départ, puis 1,8 million, chaque année.
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