Le non-recours aux prestations sociales est un phénomène qui prive de nombreuses personnes modestes d’une aide financière à laquelle elles ont pourtant droit. En effet, selon une enquête menée par la Drees, organisme de statistiques rattaché au ministère de la Santé, une personne seule sur deux ne demande pas le minimum vieillesse et 34 % des possibles bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) n’en font pas la demande.
Les raisons de ce non-recours sont multiples. Selon les personnes interrogées, le manque d’information sur ces aides est la principale explication. Viennent ensuite la complexité des démarches, la crainte des conséquences négatives et la volonté de ne pas recevoir d’aide sociale.
Le manque d’information en net recul
Même si le manque d’information reste la principale explication de ce non-recours, cette raison est cependant en net recul. En effet, selon l’enquête de la Drees, sa part a baissé de 17 points de pourcentage entre 2016 et 2021. À l’inverse, la crainte de subir des conséquences négatives a fortement progressé (+10 points).
Parmi ces conséquences négatives, on peut évoquer le rattrapage sur succession qui existe par exemple pour le minimum vieillesse. Ainsi, certaines personnes âgées éligibles refusent de percevoir cette aide financière, car elles ne veulent pas qu’à leur décès, ces sommes soient remboursées par leurs héritiers.
Les personnes les moins susceptibles d’y être éligibles connaissent mieux les aides
Paradoxalement, ce sont les personnes les moins susceptibles d’y être éligibles qui connaissent le mieux les aides. Ainsi, la Drees relève que “les cadres, professions libérales, les plus diplômés et les habitants des unités urbaines de 20.000 à moins de 100.000 habitants connaissent mieux les prestations sociales”.
Être cadre ou exercer une profession libérale augmente de 4 points la probabilité de connaître assez précisément le RSA ou la complémentaire santé solidaire (CSS) gratuite et de 6 points celle d’appréhender précisément l’Allocation adultes handicapés (AAH), par rapport aux employés.
Prestations sociales : la nécessité d’une meilleure information
Face à ces constats, il est indispensable d’améliorer l’information des personnes éligibles aux prestations sociales. Les démarches pour faire valoir ses droits doivent également être simplifiées afin de faciliter la demande. Enfin, il est important de lutter contre la crainte des conséquences négatives en informant les bénéficiaires potentiels sur les éventuelles répercussions sur leur patrimoine.
En somme, le non-recours aux prestations sociales reste un phénomène préoccupant qui prive les personnes les plus modestes de ressources pourtant indispensables. Si le manque d’information demeure une explication majeure, la complexité des démarches, la crainte des conséquences négatives et la volonté de ne pas recevoir d’aide sociale sont également des facteurs à prendre en compte.
Pour lutter contre ce phénomène, il est important de renforcer la communication sur les aides sociales, de simplifier les démarches et d’accompagner les bénéficiaires potentiels dans leurs demandes. Les résultats de l’enquête menée par la Drees devraient aider les pouvoirs publics à mettre en place des politiques plus adaptées pour réduire le non-recours aux prestations sociales et garantir une meilleure protection sociale pour tous.
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