Le secteur financier non bancaire suscite de plus en plus d’inquiétudes quant à sa capacité à faire face à la hausse des taux d’intérêt, selon un rapport de stabilité financière du Fonds Monétaire International (FMI).
En effet, ces entités régulées différemment des banques ont vu leur place de plus en plus importante dans le financement de l’économie, mais leur exposition aux conséquences de la hausse des taux pourrait devenir une source de risque systémique, d’autant plus qu’elles sont souvent interconnectées.
Les risques pourraient particulièrement menacer les économies émergentes, selon le FMI. Ce dernier identifie deux principaux risques : le niveau d’endettement de ces entités et les asymétries de liquidités. En cas de crise, ces entités pourraient ne pas être en mesure de générer suffisamment de liquidités pour faire face aux demandes de rachat de la part des investisseurs.
Le FMI appelle donc les États à mettre en place une meilleure réglementation du secteur en s’inspirant de la réglementation stricte des banques, notamment pour ce qui est de la gestion des risques. De plus, le FMI suggère que les banques centrales étendent les facilités de prêts aux acteurs financiers non bancaires, le but étant de renforcer leur résilience face à la politique monétaire qui se resserre pour lutter contre l’inflation élevée.
Un secteur aux activités variées
Le secteur financier non bancaire, également appelé Shadow Banking, regroupe un ensemble varié d’activités, d’entités et d’infrastructures financières, telles que les fonds d’investissement, les compagnies d’assurance, les fonds de pension et d’autres intermédiaires financiers. Ces entités sont régulées différemment des banques et par des acteurs différents au sein des juridictions et d’une juridiction à l’autre.
Ces dernières années, le secteur financier non bancaire a vu son importance croître dans le financement de l’économie. En effet, les réglementations visant à éviter les dérives ayant conduit aux crises financières qui se sont succédé à partir de 2008 ont limité la production de crédit des banques. Le private equity et le secteur financier non bancaire ont alors connu un essor important grâce à ce contexte de taux bas, voire négatif.
L’importance du secteur financier non bancaire dans l’économie mondiale
Le secteur financier non bancaire représente près de 50 % des actifs financiers mondiaux. Son rôle dans le financement de l’économie mondiale ne peut donc pas être sous-estimé. Les entités non bancaires sont souvent régulées différemment des banques.
De plus, le secteur financier non bancaire a connu une croissance importante ces dernières années, en partie grâce aux réglementations plus strictes imposées aux banques après la crise financière de 2008. Cette croissance a été stimulée par le contexte de taux bas et par l’envol du private equity.
Or, les réglementations plus souples imposées aux entités non bancaires ont également créé des risques pour la stabilité financière mondiale. Le FMI estime que la transformation des échéances et des liquidités ainsi que l’accumulation de l’effet de levier peuvent constituer des sources de risque systémique.
Les asymétries de liquidités et l’endettement excessif des entités non bancaires sont également des sources de risque pour le système financier mondial. C’est pourquoi le FMI considère que la politique monétaire de resserrement, actuellement mise en œuvre par de nombreuses banques centrales dans le monde, pourrait intensifier ces risques à l’avenir.
Le risque systémique du secteur financier non bancaire
Selon le Financial Stability Board, le financement non bancaire peut devenir une source de risque systémique, s’il implique une transformation des échéances et des liquidités ou s’il conduit à l’accumulation de l’effet de levier. La diversité et l’implication croissante des entités non bancaires dans l’offre de crédit ont conduit à davantage d’interconnexions, y compris sur une base transfrontalière, ce qui signifie que les tensions dans le secteur peuvent être transmises plus largement à d’autres parties du système financier et à l’économie au sens large.
En somme, le rapport du FMI sur la stabilité financière met en lumière l’inquiétude grandissante liée au secteur financier non bancaire, également appelé Shadow Banking. Ce secteur, qui représente près de 50 % des actifs financiers mondiaux, est moins régulé que les banques et peut devenir une source de risque systémique.
Le FMI souligne que les récentes tensions dans le secteur bancaire sont un rappel de la vulnérabilité financière qui s’est accumulée ces dernières années et pourrait s’intensifier dans un contexte de resserrement continu de la politique monétaire mondiale.
Dans ce sens, le rapport met en avant deux risques principaux : le niveau d’endettement et les asymétries de liquidités. Pour éviter ces risques, le FMI appelle à une meilleure réglementation du secteur, en s’inspirant de la stricte réglementation des banques, ainsi qu’à une extension d’éventuelles facilités de prêts aux acteurs financiers non bancaires.
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