Depuis plusieurs semaines, les manifestations en France contre la réforme des retraites ont été le théâtre d’un usage excessif de la force par les forces de l’ordre. La commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic s’est alarmée vendredi dernier de cette situation, appelant la France à respecter le droit de manifester.
Les appels du Conseil de l’Europe à la France pour respecter les droits de l’homme lors des manifestations
Dans un communiqué, elle a exprimé sa préoccupation concernant les violences policières et les interpellations de manifestants et de personnes aux abords des manifestations.
Selon Mme Mijatovic, « des incidents violents ont eu lieu, parmi lesquels certains ont visé les forces de l’ordre », a déclaré la commissaire dans un communiqué. « Mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d’autres actes répréhensibles commis par d’autres personnes au cours d’une manifestation ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’Etat. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion », a-t-elle précisé.
Cette prise de position de la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a été largement relayée par les médias nationaux et internationaux, suscitant des réactions contrastées. « Il appartient aux autorités de permettre l’exercice effectif de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges », a-t-elle souligné.
Les réactions contre les violences policières pendant les manifestations en France
D’un côté, des syndicats d’avocats et de magistrats, ainsi que des politiciens de gauche, ont dénoncé les violences policières et appelé à un respect strict du droit de manifester. De l’autre côté, certains ont jugé que les forces de l’ordre avaient agi dans le respect des règles de maintien de l’ordre et qu’il était important de protéger les biens publics et les citoyens contre les débordements violents.
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a également appelé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à « mettre fin aux violences policières contre les journalistes ». En effet, plusieurs journalistes ont été pris pour cible par les forces de l’ordre, alors qu’ils couvraient les manifestations.
Les enquêtes ouvertes par le ministre de l’Intérieur
Face à ces critiques, le ministre de l’Intérieur a annoncé vendredi dernier l’ouverture de 11 enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Il a également réaffirmé que la participation à une « manifestation non déclarée » constitue un « délit » qui « mérite » une interpellation.
La nécessité pour la France de garantir le droit de manifester pacifiquement et la liberté de la presse
Ces annonces ont été jugées insuffisantes par les opposants à la réforme des retraites et les défenseurs des libertés publiques, qui estiment que le gouvernement doit prendre des mesures plus fermes pour garantir le respect du droit de manifester et lutter contre les violences policières.
En somme, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a appelé la France à respecter le droit de manifester et à protéger les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières.
Elle a également souligné que les actes de violence sporadiques de certains manifestants ne sauraient justifier l’usage excessif de la force par les agents de l’Etat.
Les enquêtes ouvertes par le gouvernement sur les violences policières présumées sont une étape importante, mais pour certains, il faudrait aller plus loin et mettre en place une enquête indépendante pour enquêter sur les pratiques policières lors des manifestations.
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