Marie Pernez
Un journaliste américain travaillant pour le Wall Street Journal, Evan Gershkovich, a été arrêté et placé en détention provisoire pour deux mois en Russie, accusé d’espionnage. La cour a choisi « une mesure préventive » jusqu’au 29 mai 2023, pouvant être prolongée à l’issue de cette période.
Un journaliste américain détenu pour espionnage en Russie : les détails de l’affaire
En effet, Evan Gershkovich est soupçonné d’espionnage au profit des États-Unis et de collecte d’informations sur une entreprise du complexe militaro-industriel russe, un crime passible de dix à vingt ans de prison. Les accusations ont été réfutées avec véhémence par le Wall Street Journal, qui s’est dit profondément préoccupé pour la sécurité de son journaliste arrêté en Russie.
La diplomatie russe a affirmé que le journaliste américain avait été pris « la main dans le sac », et qu’il n’était « pas le premier Occidental célèbre à être pris la main dans le sac ». La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a ajouté que d’autres avaient « utilisé le statut de “correspondant étranger” à des fins de couverture de leurs activités ».
Les réactions de la communauté internationale
Le ministère des Affaires étrangères français a déclaré être « particulièrement inquiet » et a condamné l’attitude répressive de la Russie envers la presse, russe et étrangère. De plus, l’ONG Reporters sans frontières s’alarme de « ce qui semble être une mesure de représailles : les journalistes ne doivent pas être pris pour cible ». Le Kremlin a mis en garde Washington contre toute forme de représailles visant les médias russes travaillant aux États-Unis.
Pour rappel, M. Gershkovich, âgé de 31 ans, est parfaitement russophone et est d’origine russe. Avant de rejoindre le Wall Street Journal en 2022, il était correspondant de l’AFP à Moscou et auparavant, du journal en langue anglaise Moscow Times. Sa famille est installée aux États-Unis.
Outre cela, le centre d’analyse R.Politik a noté que la Russie avait récemment durci sa législation réprimant l’espionnage depuis qu’elle a envahi l’Ukraine. La nouvelle législation russe permet de mettre en prison pour vingt ans n’importe qui soupçonné d’espionnage ou de collecte d’informations classifiées, ce qui rend le travail des journalistes étrangers en Russie de plus en plus difficile.
Les enjeux de la liberté de la presse en Russie, après l’arrestation de Gershkovich.
La détention de M. Gershkovich a suscité des critiques de la part des défenseurs de la liberté de la presse, qui craignent que les autorités russes n’utilisent l’espionnage comme prétexte pour réprimer les journalistes. Il est à espérer que les autorités russes respectent les droits de M. Gershkovich et lui permettent de se défendre contre ces accusations d’espionnage.
Cet incident est un cas sans précédent dans l’histoire récente du pays et survient dans un contexte de répression de la presse, aussi bien nationale qu’étrangère. Il soulève des préoccupations quant à la sécurité des journalistes travaillant en Russie et à leur capacité à exercer leur métier librement dans ce pays. Le Wall Street Journal et la communauté internationale continuent de suivre l’affaire de près et demandent la libération immédiate de Gershkovich.
En somme, la détention du journaliste américain du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, pour espionnage en Russie est un cas sans précédent dans l’histoire récente du pays. Cette affaire est révélatrice de la répression qui règne actuellement dans le pays depuis l’offensive contre l’Ukraine. La communauté internationale doit continuer à surveiller de près cette affaire et à défendre les droits de la presse et des journalistes en Russie.
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