Le 31 mars dernier, quatre individus se sont présentés en direct sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon poste » sur C8, animée par Cyril Hanouna. Encagoulés et portant une capuche noire sur la tête, ils se sont présentés comme étant des membres de la Brav-M, un brassard orange marqué police au bras.
En effet, des membres de la Brav-M ont affirmé, sur le plateau de TPMP, avoir pour mission de « chercher les éléments les plus radicaux et les plus violents » lors des manifestations. Selon eux, les « Black Bloc sont les pires ennemis des manifestants et nous, on est les meilleurs amis des manifestants ».
Ils ont également déclaré que les policiers n’étaient pas devenus plus violents, mais que les affrontements étaient devenus plus violents. Ces propos ont provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux.
La Préfecture de police de Paris a immédiatement réagi en déclarant que « les premiers éléments laissent à penser que ces personnes n’appartiennent pas à la Brav-M ». Elle a ouvert une enquête administrative et saisi la procureure de la République de Paris.
Le syndicat des Commissaires de la Police Nationale a également exprimé des doutes quant à l’appartenance de ces individus à la Brav-M, affirmant que Cyril Hanouna n’a pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces imposteurs.
« Monsieur Hanouna, d’après nos informations, ce ne sont pas/plus des policiers, et vous n’avez pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs. Vous méritez des poursuites. » a déclaré le compte twitter Commissaires de la Police Nationale SCPN.
La Brav-M, une unité de police controversée chez TPMP
La Brigade de Répression de l’Action Violente Motorisée (Brav-M) est une unité de police spécialisée dans la répression des violences urbaines et des mouvements sociaux. Elle est souvent pointée du doigt pour ses méthodes musclées d’intervention lors des manifestations et les violences qu’elle inflige aux manifestants.
Depuis la mort de Steve Maia Caniço, lors de la Fête de la Musique en 2019, l’unité a été mise en cause dans plusieurs enquêtes judiciaires pour des violences policières.
Des méthodes dénoncées par les associations de défense des droits de l’homme
Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement les méthodes violentes de la Brav-M. En 2020, Amnesty International avait publié un rapport accusant les forces de l’ordre françaises, et notamment la Brav-M, d’avoir eu recours à la force de manière excessive et indiscriminée lors des manifestations des gilets jaunes. Le rapport mentionnait également les violences infligées à des manifestants pacifiques, ainsi qu’à des journalistes et des avocats.
Les autorités ont pourtant refusé de remettre en cause l’existence de la Brav-M. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait même déclaré en janvier dernier que « la Brav-M est une unité de police essentielle pour protéger les policiers et les citoyens face aux Black Blocs ».
Or, la polémique suscitée par l’intervention de ces imposteurs dans l’émission de Cyril Hanouna pourrait relancer le débat sur les méthodes de maintien de l’ordre utilisées en France. Depuis plusieurs mois, les violences policières et les accusations de brutalité à l’égard des manifestants ont fait la une des journaux. Cette controverse n’a fait que s’intensifier avec la publication d’une vidéo montrant un producteur de musique noir violemment agressé par des policiers.
L’incident de « Touche pas à mon poste » ne fait que mettre en lumière les problèmes auxquels est confrontée la police française. Leur utilisation de la force, souvent excessive, lors des manifestations, a été largement critiquée par les défenseurs des droits de l’homme et la population en général. Les accusations de comportement brutal, de blessures graves, et même de décès ont provoqué des manifestations massives à travers le pays, exigeant une réforme du système policier.
Dans ce contexte, l’apparition de prétendus membres de la Brav-M dans une émission de télévision populaire suscite des inquiétudes quant à l’impunité dont jouissent les forces de l’ordre en France. Si ces individus se sont avérés être des imposteurs, cela soulève des questions sur la sécurité des manifestations et la capacité de la police à faire face aux événements de manière responsable.
Il est important de souligner que la grande majorité des policiers français sont des professionnels compétents qui respectent les droits de l’homme et protègent la population. Cependant, la nécessité d’une réforme de la police est de plus en plus évidente à mesure que les incidents de brutalité policière se multiplient et que la confiance du public dans les forces de l’ordre diminue.
En conclusion, l’incident de « Touche pas à mon poste » soulève des questions importantes sur les méthodes de maintien de l’ordre en France et la nécessité d’une réforme de la police. Les récents événements ont mis en lumière les problèmes existants et ont attiré l’attention du public sur les actions des forces de l’ordre. Il est maintenant temps pour les dirigeants français de prendre des mesures concrètes pour réformer le système de maintien de l’ordre et regagner la confiance de la population.
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