Ce vendredi 24 mars 2023, la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher en Seine-Maritime a été le théâtre d’une intervention des forces de l’ordre pour déloger des salariés grévistes en raison de la reforme des retraites. Cette intervention a été demandée par la direction de l’entreprise pour rétablir l’accès aux installations et permettre la reprise de l’activité.
Une grève en cours depuis plusieurs semaines
Les salariés de la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher ont entamé une grève il y a plusieurs semaines pour protester contre la réforme des retraites et les salaires proposés par l’entreprise. La direction de TotalEnergies a tenté de négocier avec les grévistes, mais les discussions ont échoué, les deux parties ne parvenant pas à trouver un accord.
Des manifestations et des blocages ont été organisés par les grévistes pour faire entendre leur mécontentement vis-à-vis de la nouvelle reforme des retraites. Ces actions ont eu pour conséquence de perturber l’activité de la raffinerie, qui a été contrainte de réduire sa production.
Une intervention musclée des forces de l’ordre
Face à cette situation de blocage, la direction de TotalEnergies a décidé de faire intervenir les forces de l’ordre pour déloger les salariés grévistes et rétablir l’accès aux installations. Les forces de l’ordre sont intervenues tôt le matin pour procéder à l’évacuation des grévistes.
L’intervention a été musclée et a suscité des réactions de la part des syndicats et des partis politiques. Certains dénoncent une violation du droit de grève et des atteintes aux libertés fondamentales, tandis que d’autres soutiennent la position de la direction de TotalEnergies, estimant qu’il était nécessaire de rétablir l’activité de la raffinerie.
D’ailleurs, le tribunal administratif de Rouen a examiné samedi 25 mars 2023 la requête en référé de la CGT, contestant la légalité des réquisitions de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime).
Des conséquences économiques pour la région
Cette intervention des forces de l’ordre aura sans aucun doute des conséquences économiques pour la région. La raffinerie de TotalEnergies est l’un des principaux employeurs de la région et sa production représente une part importante de l’activité économique locale.
La grève des salariés et l’intervention des forces de l’ordre ont entraîné une baisse de la production de la raffinerie, ce qui aura des répercussions sur les entreprises sous-traitantes et sur l’ensemble de l’économie locale. De plus, l’intervention des forces de l’ordre pourrait avoir des conséquences sur l’image de l’entreprise et sur sa réputation.
Des réquisitions contestées
Le but des réquisitions était d’alimenter en kérosène les aéroports parisiens selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Toutefois, les avocats de la CGT ont argumenté que la loi n’autorise les réquisitions qu’en cas « d’événement majeur de la plus haute gravité ».
Les installations pétrolières ne font pas partie des services essentiels à la sécurité des personnes et des biens qui souffrent d’une restriction à l’exercice du droit de grève. Par conséquent, selon la requête de la CGT, aucune situation exceptionnelle n’a été constatée qui justifie les réquisitions.
Des arguments « lunaires » de la préfecture
À l’issue de l’audience, Elsa Marcel, avocate de la CGT de TotalEnergies a qualifié les arguments avancés par la préfecture de « lunaires ». Elle a souligné que la préfecture dressait un portrait apocalyptique de la situation à Roissy, prétendant qu’il y aurait 25 000 voyageurs en train d’errer alors que la sécurité aérienne serait mise en danger. Elle a également rappelé que l’approvisionnement en kérosène ne concerne pas les ambulances, mais les avions. Par conséquent, la grève n’affecte en rien la sécurité des personnes et des biens.
Des rassemblements de soutien
Le secrétaire général CGT de TotalEnergies, Alexis Antonioli, a souligné la forte mobilisation de plusieurs dizaines de personnes pour soutenir la CGT lors de l’audience devant le tribunal administratif de Rouen. Ce rassemblement témoigne de l’importance de la grève et de la détermination des travailleurs à faire valoir leurs droits.
En somme, l’intervention des forces de l’ordre à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher pour déloger les salariés grévistes a suscité une vive contestation de la part de la CGT, qui a déposé une requête en référé devant le tribunal administratif de Rouen pour contester la légalité des réquisitions effectuées par la préfecture de Seine-Maritime.
Les avocats de la CGT ont souligné que la loi ne permet les réquisitions que dans des situations exceptionnelles et graves. La forte mobilisation de plusieurs dizaines de personnes témoigne de la détermination des travailleurs à faire valoir leurs droits.
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