Marie Pernez
Actualités – Des manifestations en réponse à une grave crise diplomatique ont eu lieu le vendredi 21 juillet en Irak, en Iran et au Liban, suite à l’autorisation de rassemblements controversés en Suède pour profaner le Coran. Ces manifestations ont été organisées à l’appel de l’influent leader religieux irakien Moqtada Al-Sadr, et ont suscité des tensions entre la Suède et les pays concernés.
Manifestations en Irak
À Bagdad, des centaines de personnes se sont rassemblées après la prière du vendredi pour exprimer leur mécontentement face à l’autorisation des rassemblements en Suède.
Les manifestants ont scandé « Non, non à la Suède », « Oui, oui au Coran » en signe de protestation. Les manifestations ont également eu lieu dans les villes de Nassiriya et de Nadjaf, entraînant des actes de violence et l’incendie de l’ambassade suédoise à Bagdad par des partisans de Moqtada Al-Sadr.
Protestations en Iran et au Liban
À Téhéran, des centaines de manifestants ont défilé en brandissant des drapeaux iraniens et des exemplaires du Coran, exprimant leur désapprobation envers la Suède, les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël.
Certains ont même brûlé le drapeau suédois bleu et jaune. Parallèlement, au Liban, des centaines de personnes se sont rassemblées devant des mosquées dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, ainsi que dans d’autres villes du pays, pour exprimer leur solidarité avec les manifestants irakiens.
Le discours de Moqtada Al-Sadr
Moqtada Al-Sadr, par le biais de ces manifestations, a voulu montrer son opposition à ce qu’il considère comme un « deux poids deux mesures ». Pour lui, défendre les minorités LGBT+ tout en autorisant la profanation du Coran est inacceptable.
Le leader religieux irakien a également appelé à une pénalisation internationale de toute profanation des livres saints, qu’il s’agisse de l’islam, du christianisme ou du judaïsme.
La crise diplomatique avec la Suède
Cette situation a été déclenchée par deux profanations du Coran en Suède à la fin de juin et le 20 juillet, organisées par un réfugié irakien. Malgré la contestation de la communauté irakienne, la police suédoise avait autorisé ces rassemblements au nom de la liberté de réunion. Cela a provoqué une grave crise diplomatique entre la Suède et l’Irak, aboutissant à l’expulsion de l’ambassadrice suédoise d’Irak.
Les implications politiques pour Moqtada Al-Sadr
Ces manifestations ont été l’occasion pour Moqtada Al-Sadr de renforcer son image auprès de son public et de faire passer des messages à ses adversaires politiques en Irak. Ce faisant, son courant cherche également à être considéré comme un acteur majeur dans les questions religieuses du pays, en les élevant à une échelle internationale. Ces événements pourraient également avoir un impact sur les prochaines élections des conseils provinciaux prévues en décembre.
En conclusion, les manifestations en Irak, en Iran et au Liban en réaction aux profanations du Coran en Suède témoignent de la sensibilité des questions religieuses et de la diplomatie internationale. Ces événements mettent également en évidence l’importance des réactions des leaders religieux et politiques dans le contexte géopolitique actuel de la région. La crise entre la Suède et l’Irak souligne également l’importance de considérer la liberté de réunion et d’expression avec prudence, afin de prévenir de telles tensions diplomatiques à l’avenir.
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