Marie Pernez
Actualités – Les entreprises françaises font face à une nouvelle réalité économique marquée par une inflation persistante. Dans ce contexte, les salariés ont été contraints de se serrer la ceinture, mais une lueur d’espoir se profile à l’horizon. Les entreprises ont prévu des hausses de salaires.
Le budget dédié aux négociations annuelles obligatoires en hausse de 4,7% selon le cabinet LHH
Selon le dernier baromètre du cabinet LHH, les entreprises ont prévu des hausses de salaires plus importantes qu’anticipé en 2023. Cela se traduit par une augmentation de 4,7% du budget alloué aux négociations annuelles obligatoires (NAO).
Pourtant, la Banque de France se veut rassurante et écarte la possibilité d’une boucle prix-salaire en 2023. Décryptage des enjeux et perspectives du marché de l’emploi français.
Des hausses de salaires en réponse à l’inflation persistante
Avec une inflation qui a atteint 5,5% en juin, les salariés français subissent une pression croissante sur leur pouvoir d’achat. Face à cette situation, les entreprises ont décidé de prendre des mesures pour soutenir leurs employés.
Selon le cabinet LHH, le taux global d’augmentation des budgets dédiés aux NAO pour l’année 2023 atteint un niveau record de 4,7%, soit 0,7 point de plus qu’en 2022. Cette augmentation vise à compenser partiellement l’impact de l’inflation sur les ménages.
Des augmentations générales pour différentes catégories professionnelles
Les hausses de salaires prévues par les entreprises concernent en grande partie les ouvriers, les employés, les agents de maîtrise, les techniciens et les cadres. Environ trois-quarts des dirigeants ont affirmé qu’ils accorderont des augmentations générales pour ces catégories.
Pour les cadres, cette proportion atteint les deux tiers. En parallèle, deux tiers des entreprises ont également prévu des hausses individuelles pour les employés et les ouvriers, tandis que 80% d’entre elles ont envisagé des augmentations pour les techniciens et agents de maîtrise, et 90% pour les cadres.
Les leviers complémentaires pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés
En plus des hausses de salaires, les entreprises ont également prévu d’autres mesures pour améliorer le pouvoir d’achat de leurs salariés. Parmi ces mesures, les primes de partage de la valeur occupent une place importante. Environ 45% des entreprises interrogées prévoient de verser des primes, avec un montant moyen de 800 euros.
D’autres entreprises envisagent de mettre en place l’intéressement ou la participation des salariés dans l’entreprise. Cependant, le conseil d’analyse économique (CAE) a alerté sur les risques de substitution entre les revalorisations salariales et les primes.
La perspective d’une boucle prix-salaire écartée par la Banque de France
La hausse des salaires dans un contexte inflationniste pourrait laisser craindre une boucle prix-salaire, où les hausses de salaires alimentent à leur tour l’inflation. Cependant, la Banque de France se veut rassurante et écarte cette perspective pour l’année 2023.
Selon l’institution, les salaires augmenteront moins vite que l’inflation, évitant ainsi une spirale prix-salaires. En revanche, le salaire réel devrait reculer de 0,9% en 2023, compte tenu de l’inflation.
Des perspectives sombres pour l’économie française
Malgré les augmentations de salaires prévues par les entreprises, l’économie française fait face à plusieurs défis. Les indicateurs de la demande sont au rouge, avec une consommation des ménages en recul et un investissement en berne. La récession dans la zone euro pourrait se prolonger au-delà du premier semestre, plongeant l’automne dans l’incertitude. Les entreprises devront faire preuve de résilience et d’adaptabilité pour faire face à ces défis économiques.
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