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La France ne pourra plus exporter ses céréales à partir du 25 avril

France céréales

La France, l’une des principales puissances agricoles mondiales, se trouve dans une situation ubuesque. À partir du 25 avril, elle ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors de l’Europe.

 À cette même date, l’utilisation de phosphine, un insecticide, sera, en effet, interdite en France pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux. Toutefois, cette fumigation est obligatoire dans de nombreux pays clients de l’Hexagone, notamment en Afrique du Nord, pour pouvoir débarquer la marchandise.

Les conséquences de cette interdiction sont importantes. Elle concerne plus de 11,5 millions de tonnes de céréales. Dans le détail, le président des producteurs de blé et céréaliers français, Éric Thirouin, redoute le risque d’émeutes et affirme que « ces pays-là vont être en manque crucial d’alimentation ». Dans le meilleur des cas, c’est la Russie, le premier exportateur mondial, qui fournira ces pays.

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Une décision spécifique à la France

Cette interdiction a été prise par l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses), qui a renouvelé l’autorisation de mise sur le marché du produit, sauf au « contact direct avec les céréales ». Pour rappel, l’inhalation d’une dose importante de phosphure d’aluminium, le gaz à base de phosphine, peut provoquer des troubles neurologiques ou respiratoires.

Cependant, cette décision de l’Anses est une spécificité française, car l’autorisation d’utilisation de la phosphine a été renouvelée ces derniers mois dans la plupart des pays européens voisins. Dans ce sens, Guillaume Kasbarian, député Renaissance et président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, a saisi l’Anses sur ce sujet et déplore cette situation absurde. De plus, ce dernier interroge la capacité de l’Anses à prendre une décision de cette importance sans concertation avec le gouvernement et sans tenir compte du contexte européen.

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Un coup d’arrêt pour une filière stratégique

Le gouvernement et l’Anses divergent sur ce sujet, car les ministères de l’Agriculture et des Affaires étrangères plaident pour l’application du règlement européen, qui autorise l’utilisation de phosphine. D’ailleurs, une source gouvernementale affirme que « le risque est immédiat pour notre commerce extérieur et notre filière céréalière, une des filières agricoles excédentaires majeures à l’export (14,5 milliards d’euros en 2022) ».

Il serait possible pour les entreprises de contourner cette interdiction en s’orientant vers des ports européens tels que Gênes ou Anvers pour expédier leurs céréales serait une solution, mais elle représenterait un coût supplémentaire et un impact carbone supérieur. Certains industriels pourraient en être tentés, mais cette solution n’est pas satisfaisante pour la filière céréalière française, qui est stratégique pour le pays.

France exportation de céréales

En somme, l’interdiction d’exportation de céréales de la France à partir du 25 avril est une situation préoccupante pour l’un des plus grands producteurs agricoles mondiaux. La décision de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses) de ne plus autoriser l’utilisation de phosphine pour le traitement des cargaisons de céréales dans les cales des bateaux peut avoir de graves conséquences sur l’économie française, en particulier pour la filière céréalière qui représente une filière stratégique de l’agriculture française.

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Marie Pernez

Rédactrice web depuis plus de 7 ans
Rigoureuse et passionnée par l'écriture
Contact : marie.pernez@salonfeminin.fr