Depuis plusieurs semaines, le prix de l’essence ne cesse de grimper, tandis que celui du gazole continue de baisser. Cette situation suscite des interrogations, car les deux carburants sont produits à partir du même pétrole brut.
Comment expliquer ces différences de prix ? Quel est le rôle des grèves dans les raffineries ? Peut-on espérer une baisse des prix de l’essence dans les prochaines semaines ?
Des disparités de prix entre l’essence et le diesel
Depuis plus de deux mois, l’essence coûte plus cher que le diesel. Le ministère de la Transition écologique a récemment publié des chiffres qui montrent que le prix du litre de gazole se situe actuellement à 1,8014 euro, alors que celui du SP95-E10 s’établit à 1,9246 euro. Cette tendance à la hausse pour l’essence se confirme avec une augmentation hebdomadaire de 1,4 centime.
Des disparités de prix qui s’expliquent malgré tout
Si les deux carburants sont produits à partir du même pétrole brut, leurs prix ne sont pas identiques en raison de différentes raisons. En effet, le contexte social dans les raffineries a un impact sur la production nationale d’essence. Les grèves limitent cette production, obligeant la France à en acheter sur les marchés. Les vendeurs ont ainsi profité de cette situation pour augmenter leurs marges, ce qui se reflète dans les prix à la pompe.
Les perspectives d’une baisse des prix de l’essence
Avec la suspension des blocages dans les raffineries, il est possible d’espérer un retour à la normale des prix de l’essence. Pour rappel, les grèves dans les raffineries ont grandement impacté la production d’essence, ce qui a contraint la France à acheter de l’essence sur les marchés étrangers. Cette situation a conduit à une augmentation des prix de l’essence à la pompe. Les fournisseurs ont naturellement profité de la situation pour faire plus de gain, ce qui a contribué à l’augmentation des prix.
« Traditionnellement, on est autosuffisant en essence, c’est-à-dire que nos raffineries arrivent à en produire suffisamment pour notre consommation nationale, sachant qu’elle représente 30 % de l’ensemble de notre consommation de carburants, les 70 % restants provenant du diesel », a indiqué Mobilians Francis Pousse, président de la branche stations-service du syndicat professionnel au Parisien.
Toutefois, selon un spécialiste des marchés du pétrole et des carburants, cité par le même quotidien, ce dernier se montre peu optimiste sur la pérennité de cette accalmie. En effet, selon lui, avec l’arrivée de l’été et la driving season pour les Américains, très gros consommateurs de sans-plomb, les tensions sur les marchés pourraient rapidement se réveiller, ce qui entraînerait une nouvelle hausse des prix de l’essence.
« Avec l’arrivée de l’été et la driving season pour les Américains, très gros consommateurs de sans-plomb, on pourrait retrouver rapidement des tensions sur les marchés, explique-t-il, et donc voir les prix de l’essence repartir à nouveau à la hausse ».
En somme, le prix de l’essence ne cesse de grimper depuis plusieurs semaines, tandis que celui du gazole continue de baisser. Cette situation s’explique en grande partie par le contexte social dans les raffineries qui limite la production nationale d’essence et oblige la France à en acheter sur les marchés.
Néanmoins, il est possible d’espérer un retour au calme des prix de l’essence courant mai, bien que cette accalmie ne soit pas pérenne en raison des tensions sur les marchés du pétrole et des carburants. Les consommateurs devront donc être vigilants et surveiller l’évolution des prix à la pompe dans les prochaines semaines.
Lire également : Non-recours aux prestations sociales : la faute à un manque d’information ?