Des policiers de la BRAV-M, une brigade spécialisée dans la répression de l’action violente motocycliste, ont été mis en cause pour des violences commises contre des manifestants en mars dernier à Paris. Des agents ont menacé et intimidé sept jeunes interpellés dans la nuit du 20 mars, comme le révèle un document sonore enregistré à leur insu et révélé par Le Monde.
En effet, les policiers mis en cause ont plaidé « la fatigue physique et morale » pour justifier leurs actes, expliquant que la journée de maintien de l’ordre avait duré plus de dix heures et que leurs besoins fondamentaux n’avaient pas été respectés.
Suite à la révélation de ces faits, deux enquêtes, administratives et judiciaires, ont été ouvertes et confiées à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Les policiers mis en cause n’ont pas été suspendus pour l’instant.
Des membres de la Brav-m ayant franchi la ligne rouge
Le document sonore enregistré à l’insu des policiers de la BRAV-M est accablant. On y entend des agents menacer et humilier sept jeunes gens interpellés dans la nuit du 20 mars à Paris. Les policiers mis en cause ont été identifiés et ont plaidé « la fatigue physique et morale » pour justifier leurs actes.
Le brigadier Benoît A. a ainsi expliqué que les membres de l’équipage avaient travaillé de longues heures, « des vacations [d’une durée] de quatorze heures, voire seize heures », sans pouvoir se restaurer ou se rendre aux toilettes. Selon lui, « la fatigue physique et morale était à son seuil le plus élevé, nous contraignant à agir bien au-delà de nos capacités ».
Le policier Pierre L. a quant à lui admis qu’il n’avait pas agi « avec le professionnalisme habituel », reconnaissant que la fatigue l’avait rendu « irritable » et « à fleur de peau ». Des justifications qui ne sauraient excuser les actes commis. Les policiers de la BRAV-M ont clairement franchi la ligne rouge en menaçant et en humiliant les personnes qu’ils avaient interpellées. La violence verbale, sexiste et raciste dont ils ont fait preuve est inacceptable et doit être fermement condamnée.
Les forces de l’ordre ont le devoir d’agir avec professionnalisme et de respecter les droits fondamentaux des personnes qu’elles interpellent, quelle que soit la fatigue qu’elles éprouvent.
Des enquêtes en cours
Suite à la révélation de ces faits, deux enquêtes ont été ouvertes, administratives et judiciaires, confiées à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Il est essentiel que ces enquêtes soient menées de manière approfondie et impartiale, et que toutes les personnes impliquées soient entendues et jugées en toute équité. La justice doit être rendue, et les responsabilités établies.
La réponse de la hiérarchie
La version des policiers de la BRAV-M concernant leur état de fatigue a été relayée à leur hiérarchie. Le rapport du brigadier Benoît A. a été consulté par l’Agence France-Presse, mardi 7 mars. Le chef de la police, Didier Lallement, s’est rendu sur place pour soutenir les forces de l’ordre. Il a également condamné les propos des policiers mis en cause.
Cependant, l’argument de la fatigue n’a pas été jugé suffisant pour justifier les violences contre les manifestants. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a condamné les actes de violence et rappelé que les forces de l’ordre étaient tenues de respecter les règles et les valeurs de la République.
Les syndicats de police ont également réagi aux propos tenus par les policiers mis en cause. Le secrétaire général d’Alliance Police Nationale, Fabien Vanhemelryck, a déclaré que les propos des agents étaient « inacceptables » et qu’il fallait « sanctionner les fautes ». Le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, a également condamné les propos et les violences des policiers. Il a souligné que « la police n’est pas au-dessus des lois ».
La fatigue des forces de l’ordre, un sujet de préoccupation récurrent
La fatigue des forces de l’ordre est un sujet de préoccupation récurrent. Les agents sont souvent sollicités lors de manifestations et de rassemblements non déclarés, avec des journées de travail qui peuvent durer plusieurs heures sans interruption. Le manque de sommeil, la fatigue physique et mentale peuvent avoir des conséquences sur le comportement des policiers sur le terrain.
Plusieurs mesures ont été mises en place pour tenter de résoudre ce problème. Les agents ont droit à des pauses régulières, à des équipements de protection adaptés et à une formation spécifique. Le ministère de l’Intérieur a également annoncé la mise en place d’un système de suivi médical pour les forces de l’ordre afin de prévenir les risques liés à la fatigue.
En somme, les propos et les violences des policiers de la BRAV-M mis en cause dans cette affaire ont suscité une vive indignation. Si la fatigue peut être une explication à leur comportement, elle ne peut en aucun cas justifier des actes de violence et des propos sexistes et racistes.
Les enquêtes administratives et judiciaires en cours devront faire toute la lumière sur cette affaire et les responsabilités des uns et des autres devront être clairement établies. Il est également essentiel de mettre en place des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.
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