Sécheresse – L’association de consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme face à la gestion de l’eau en France.
Selon l’association, l’absence de mesures contraignantes prises par l’État pour limiter les pratiques dispendieuses en eau des agriculteurs français est à l’origine de la situation critique dans 29 départements soumis à des restrictions d’eau.
L’UFC-Que Choisir dénonce la faiblesse des mesures proposées par le gouvernement et exige une réorientation des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) vers les modes de production les plus économes en eau.
Sécheresse en France : La situation critique de la gestion de l’eau
En France, 21 départements sont en situation critique de gestion de l’eau, sans restriction imposée. Cela a alerté l’UFC-Que Choisir qui demande des mesures d’urgence pour éviter l’accaparement de l’eau par l’agriculture intensive.
La consommation d’eau par l’agriculture est la plus élevée en France, représentant 58% du total, suivie des ménages, restaurants, et lieux touristiques (26%), du refroidissement des centrales électriques (12%), et des autres industries (4%).
Les mesures insuffisantes du gouvernement
Malgré le lancement du « plan eau » par le gouvernement en printemps 2023, avec 53 mesures pour améliorer la gestion de l’eau, l’UFC-Que Choisir dénonce le manque d’efficacité de ces mesures jugées trop timides. Le plan vise à réduire de 10% la consommation d’eau en France d’ici 2030, mais l’association estime que ces mesures ne sont pas suffisantes pour faire face au réchauffement climatique et à la sécheresse.
La responsabilité de l’agriculture intensive
L’UFC-Que Choisir met en avant l’agriculture intensive comme le principal responsable de cette situation. La production de maïs, très gourmande en eau et concentrée en juillet et août, représente jusqu’à plus de 90% des consommations d’eau dans certains départements de la façade atlantique et du Sud-Ouest. La Cour des comptes a également noté que les prélèvements d’eau destinés à l’irrigation ont plus que doublé en une décennie.
La Politique Agricole Commune (PAC) pointée du doigt
L’association dénonce le manque d’incitations financières pour encourager la transition écologique dans l’agriculture intensive. Les 30 millions d’euros mis à disposition par le gouvernement pour soutenir les agriculteurs dans leurs efforts représentent moins de 1% des aides annuelles de la PAC.
L’UFC-Que Choisir estime que ces aides ne sont pas assez attractives financièrement par rapport aux aides de la PAC qui ne sont pas liées à une réduction des prélèvements en eau.
Le maïs au centre des débats
Le maïs est particulièrement visé par l’UFC-Que Choisir car il est considéré comme une culture qui utilise beaucoup d’eau pour produire de la biomasse. Toutefois, selon Yannick Fialip, président de la commission économique de la FNSEA, les surfaces irriguées en France ne représentent que 6,8%, contre 15% en Espagne. Pour lui, d’autres cultures comme le maraîchage et les vergers ont également besoin d’être arrosées.
En somme, la situation de la gestion de l’eau en France est critique, et l’UFC-Que Choisir dénonce l’absence de mesures contraignantes pour limiter les pratiques dispendieuses en eau de l’agriculture intensive. L’association appelle à une réorientation des aides de la PAC vers des modes de production plus économes en eau et met en garde contre une situation qui pourrait aggraver les prix des fruits et légumes pour les consommateurs.
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