Les jeunes médecins britanniques ont décidé d’entamer une grève de quatre jours à partir du 11 avril 2023 pour revendiquer de meilleurs salaires.
Cette grève risque de provoquer des perturbations importantes au sein du service public de santé (NHS) qui est déjà très fragilisé par la crise du pouvoir d’achat. Les internes représentent environ la moitié des médecins hospitaliers. Ils sont des jeunes médecins sortant juste de l’université, mais également des praticiens expérimentés, dont certains ont plus de huit ans de pratique.
Des conséquences importantes
Selon la NHS Confederation, cette mobilisation risque de provoquer le report de plus de 350 000 rendez-vous. Cette grève de quatre jours est la deuxième depuis le début de l’année, la première ayant eu lieu le mois dernier et ayant entraîné l’annulation de 175 000 rendez-vous.
Le directeur médical du NHS Angleterre, Stephen Powis, a qualifié cette grève de « la mobilisation la plus perturbatrice de l’histoire du NHS ». Il a ajouté que les soins urgents et critiques seront traités en priorité, mais certains patients verront malheureusement leur rendez-vous être reporté.
Impact catastrophique sur le NHS
Matthew Taylor, directeur de la NHS Confederation, a regretté sur Sky News que ces grèves aient un « impact catastrophique sur la capacité du NHS à être pleinement opérationnel ». Il a appelé les Britanniques à être vigilants et à éviter les comportements à risque, car le NHS ne sera pas en mesure de fournir le niveau de soins souhaité.
Une revendication salariale légitime
Le syndicat British Medical Association (BMA) qui représente les internes, réclame une augmentation de 35 % des salaires. En effet, depuis la cure d’austérité imposée aux services de santé en 2008, les médecins ont perdu 26 % de leur rémunération réelle. Toutefois, le ministre de la Santé, Steve Barclay, a jugé cette revendication d’« irréaliste ».
Une campagne sur Twitter pour sensibiliser l’opinion
Le syndicat BMA a lancé une campagne sur Twitter pour sensibiliser l’opinion publique à leur revendication salariale. Il a affirmé que « les jeunes médecins qui opèrent votre appendicite sont uniquement payés 66,55 livres à eux trois », soit environ 75 euros, pour une procédure qui peut sauver la vie d’un patient et qui dure une heure. Ce dernier a interpellé la population sur le caractère juste de cette rémunération pour des soins de qualité.
Soutien de la population
Selon un récent sondage Ipsos, plus de la moitié des Britanniques (54 %) soutiennent le mouvement de grève des jeunes médecins, soit trois points de plus qu’au mois dernier. Cette mobilisation est un signe de la profonde crise que traverse le NHS affaibli par les politiques d’austérité et les conséquences de la pandémie.
En somme, la grève des jeunes médecins britanniques pour de meilleurs salaires a provoqué des perturbations importantes dans le système de santé public du Royaume-Uni. Or, les jeunes médecins bénéficient d’un soutien croissant de la population britannique, qui semble prendre conscience de la nécessité de valoriser davantage le travail des professionnels de la santé.
Il est désormais temps pour les autorités britanniques de trouver une solution équitable pour mettre fin à cette grève et assurer la stabilité du système de santé publique.
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