Marie Pernez
Selon un rapport interministériel commandé par le gouvernement français et révélé par le journal Libération, la sécheresse de l’été 2022 a été évitée de justesse grâce à la mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs et à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues. Néanmoins, les auteurs du rapport soulignent la nécessité de prendre des mesures fortes pour éviter une catastrophe similaire dans les années à venir.
Sécheresse : des mesures fortes pour éviter le pire
Le rapport interministériel met en garde contre le risque de rupture d’approvisionnement en eau potable en cas de phénomènes climatiques extrêmes. Les auteurs rappellent que la période de plus d’un mois sans pluie en début d’année 2023, ainsi que la tenue de grands événements sportifs tels que la Coupe du monde de rugby à l’automne et les Jeux olympiques de Paris 2024, pourraient agir sur la pointe de consommation d’eau potable dans plusieurs grandes villes à la même période.
Le document formule donc dix-huit recommandations pour mieux connaître l’étendue du problème, anticiper et informer la population. Les auteurs recommandent, entre autres, d’inviter les acteurs de chaque filière à élaborer des feuilles de route nationales d’économies d’eau. Ils soulignent également l’impérieuse nécessité d’un effort collectif massif pour transformer le modèle agricole français, à l’origine de 58 % de la consommation nationale d’eau pour irriguer les cultures ou abreuver les bêtes.
Les auteurs suggèrent un cadrage national plus précis pour aider les préfets submergés de demandes de dérogation en cas de restrictions de prélèvement, et face à des mesures perçues par le public comme trop sévères (fermeture des stations de lavage automobile) ou trop laxistes (arrosage des golfs). Ils considèrent que la dérogation dont bénéficient les golfs pour arroser en période de crise n’est pas compréhensible. Ainsi, la réutilisation d’eaux usées traitées peut être une solution pour les golfs.
Vers un changement radical
Le rapport souligne l’urgence d’agir pour éviter les catastrophes à venir. Les auteurs estiment que la réduction de 10 % des prélèvements d’eau d’ici 2024 est un objectif fondamental, bien que ce dernier ait été repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation récente du plan « eau ». Pour les auteurs du rapport, les consignes aux préfets ou aux services ministériels ne suffisent plus et un changement radical s’impose.
En somme, le rapport de la mission interministérielle souligne l’urgence d’un changement radical dans la gestion de la sécheresse et de l’eau potable en France. Les mesures recommandées, allant de la sobriété à la réutilisation des eaux usées, nécessitent une action collective de tous les acteurs impliqués, y compris les filières agricoles et les pratiques sportives.
Alors que la période de sécheresse risque de s’aggraver et que les événements sportifs majeurs approchent, il est crucial de mettre en place des mesures préventives pour éviter une crise de l’eau à grande échelle. Le rapport est un appel à l’action pour que les gouvernements et les acteurs concernés prennent des mesures immédiates pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en eau potable en France.
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