Google et Amazon ont annoncé des suppressions d’emplois massives cette année, respectivement 12 000 et 27 000. Or, ils rencontrent des difficultés pour licencier leurs employés en Europe en raison d’une législation du travail plus protectrice et plus exigeante qu’aux États-Unis.
Licenciement en Europe : des procédures plus strictes
Aux États-Unis, le licenciement des employés est une tâche relativement facile, car les employeurs peuvent mettre fin à un contrat de travail sans consultation préalable avec les représentants des employés. En Europe, les procédures sont plus strictes et les entreprises ne peuvent pas licencier les travailleurs sans avoir consulté les représentants du personnel.
En France, Alphabet, la société mère de Google, est actuellement en pourparlers pour réduire les effectifs par le biais de départs volontaires en offrant des indemnités de départ suffisamment généreuses pour inciter les travailleurs à partir. Cependant, aucun salarié ne sera forcé de partir, a assuré la direction de l’entreprise.
Amazon France propose jusqu’à un an de salaire pour certains cadres supérieurs, contre moins d’un mois de compensation par année travaillée les années précédentes.
Des licenciements prévus dans certains pays européens
Tous les pays européens ne sont pas logés à la même enseigne en matière de licenciement. En effet, au Royaume-Uni, 500 départs sont prévus chez Google sur les 8 000 salariés du pays. En Irlande, 240 emplois sont également concernés, tout comme en Suisse (200). En revanche, aucun départ n’est prévu en Roumanie ou en Grèce, selon Google.
Comité transnational et inspiration pour les employés américains
Face aux difficultés rencontrées pour licencier leurs employés en Europe, un comité transnational est en cours de création par les employés de Google en Europe. Ce comité devrait être opérationnel dans six mois environ.
Le droit du travail plus protecteur en Europe inspire également les employés américains. Selon Parul Koul, ingénieure et présidente exécutive de l’Alphabet Workers Union, les employés américains « ont réalisé que la façon dont les choses se passent aux États-Unis par rapport à la France et à l’Allemagne » est différente.
Elle ajoute que « c’est inspirant pour les gens aux États-Unis de voir que les choses sont différentes ailleurs, c’est un modèle pour lequel les gens peuvent se battre. »
Cette prise de conscience pourrait avoir des conséquences à long terme sur les grandes entreprises américaines. Si les employés continuent de se mobiliser pour des droits plus protecteurs, les entreprises pourraient être obligées de prendre en compte ces exigences dans leur politique de licenciement.
Le droit du travail plus protecteur en Europe et en France
En France, les employés bénéficient de droits plus protecteurs en matière de licenciement que leurs homologues américains. En effet, avant de procéder à un licenciement, l’employeur doit respecter une procédure stricte et obligatoire. Il doit d’abord informer le salarié des raisons de son licenciement et le convoquer à un entretien préalable. Lors de cet entretien, l’employeur doit écouter les arguments du salarié et répondre à ses questions. Il doit ensuite notifier sa décision de licenciement par lettre recommandée avec accusé de réception.
De plus, avant de prendre sa décision de licenciement, l’employeur doit consulter les représentants du personnel de l’entreprise. Ces derniers peuvent émettre un avis, qui n’est pas contraignant, mais qui doit être pris en compte par l’employeur. Si l’employeur ne respecte pas ces règles, le licenciement est considéré comme abusif et peut être annulé par les tribunaux.
Dans ce contexte, il est donc plus difficile pour les entreprises telles que Google et Amazon de licencier leurs employés en France. La procédure est plus longue et plus complexe, ce qui peut représenter un coût financier important pour ces entreprises.
En somme, les grandes entreprises telles que Google et Amazon rencontrent des difficultés à licencier leurs employés en France et en Europe en raison du droit du travail plus protecteur et plus exigeant dans ces pays. Face à cette situation, les entreprises ont mis en place des solutions alternatives pour se séparer de certains salariés. Cette situation pourrait également avoir des conséquences à long terme sur les employés américains qui pourraient réclamer des droits plus protecteurs à l’avenir.
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