Marie Pernez
Depuis plusieurs jours, les blocages de raffineries et dépôts par la CGT-Chimie pour protester contre la réforme des retraites ont des conséquences sur l’approvisionnement en carburant en France. Les files d’attente devant les stations-service sont de retour dans certains départements, notamment en Île-de-France où la région reste la plus touchée.
Des ruptures totales ou partielles dans certaines stations-service
Selon les calculs effectués par Fig Data à partir des données publiques, 10,5 % des stations-service du pays ne disposaient pas, ce lundi à 13 h, soit d’essence (SP98, SP95, E10), soit de diesel. En tout, 27 départements recensent au moins 10 % de stations en rupture totale ou partielle.
Des difficultés variables selon les départements
Les difficultés varient fortement en fonction des départements. Dans le Val-de-Marne, près d’une station sur deux est en rupture partielle ou totale, tout comme dans la capitale ou les Hauts-de-Seine. En revanche, le sud-ouest comme le quart nord-est apparaissent relativement épargnés.
La Loire-Atlantique, territoire le plus affecté les semaines précédentes, compte à l’heure actuelle 13,4 % de ses stations « en difficulté ». Dans les Bouches-du-Rhône, c’est 22,6 % des postes qui demeurent en rupture.
Des raffineries stratégiques paralysées
Concernant l’Île-de-France, deux raffineries stratégiques ont stoppé leur production depuis plusieurs jours, celle d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et le site tout proche de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher.
Néanmoins, des réquisitions sont en cours à Gonfreville pour expédier du carburant dans l’oléoduc Le Havre-Paris vers l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire depuis lundi matin, selon le ministère de la Transition énergétique. Les expéditions ont également repris depuis quelques jours à la raffinerie TotalEnergies de Feyzin (Rhône), tout comme au dépôt de Flandres.
Des prix qui ont légèrement augmenté
Le mouvement de blocage des raffineries a également provoqué une légère augmentation des prix du carburant. L’essence a ainsi augmenté de deux centimes cette semaine, le litre de SP98 se stabilisant désormais au-dessus des deux euros. Néanmoins, le gazole coûtait en moyenne ce lundi 1,83 € par litre, en légère baisse.
Malgré les difficultés rencontrées dans certains départements, la situation n’est pas aussi dramatique qu’en octobre dernier. En effet, les pénuries de carburant sont relativement localisées et touchent principalement la région parisienne ainsi que quelques départements du sud de la France. Dans le reste de la France, la situation est plutôt calme, les stations-service étant approvisionnées normalement.
Or, cette situation pourrait évoluer dans les prochains jours en fonction de l’ampleur du mouvement de grève et de la capacité des raffineries à produire du carburant. Si les blocages persistent, ils pourraient avoir un impact significatif sur l’approvisionnement en carburant dans de nombreuses régions du pays.
En somme, le mouvement de blocage des raffineries en France a commencé à avoir un impact sur l’approvisionnement en carburant dans certaines régions du pays. Les pénuries touchent principalement la région parisienne et quelques départements du sud de la France.
Les prix à la pompe ont également subi une légère augmentation, mais la situation n’est pas aussi dramatique qu’en octobre dernier. Cependant, si le mouvement de grève persiste, il pourrait avoir un impact significatif sur l’approvisionnement en carburant dans de nombreuses régions de France.
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