Selon les prévisions de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les recrutements de cadres devraient se stabiliser à un très haut niveau en 2023.
En effet, l’année, 2022 a enregistré des records avec plus de 300 000 recrutements de cadres en CDI ou CDD d’un an et plus, soit une progression de 15 % par rapport à l’année précédente. Le précédent record de recrutements de cadres remonte à 2019 avec 281 300 recrutements.
En 2023, le volume des embauches cadres serait stable à 308 800, restant ainsi à un très haut niveau, soit 10 % au-dessus du niveau d’avant-crise. Cependant, l’Apec souligne les incertitudes qui entourent cette prévision, notamment l’inflation, les tensions géopolitiques, l’instabilité bancaire et les conflits sociaux.
Des disparités sectorielles et régionales
Si le volume des embauches cadres serait stable en 2023, des disparités sectorielles et régionales sont à noter. En effet, les services à forte valeur ajoutée tels que l’informatique, l’ingénierie-R&D, le conseil et la banque-assurance resteraient bien orientés tandis que l’industrie, le commerce et la construction marqueraient le pas.
De plus, seulement cinq régions enregistreraient des progressions et de nouveaux records, à savoir l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse, l’Occitanie et les Pays de la Loire. Les autres territoires verraient leur volume de recrutements de cadres se contracter.
Rebond de l’insertion des jeunes diplômés
Une autre enquête de l’Apec centrée sur l’insertion des jeunes diplômés montre une reprise, et même une progression par rapport à l’avant-crise. Selon celle-ci, douze mois après l’obtention de leur diplôme, 88 % des jeunes diplômés Bac+5 et plus interrogés début 2023 occupent un emploi, contre 85 % pour les jeunes interrogés début 2020 et 69 % pour les jeunes interrogés en 2021.
La majorité des jeunes diplômés (68 %) sont en CDI avec une rémunération médiane de 32 000 euros bruts par an, retrouvant ainsi leur niveau d’avant-crise. Toutefois, l’étude montre que la rémunération constitue le premier facteur de démotivation au travail des jeunes diplômés, devant le sentiment de s’ennuyer dans le travail, le manque de reconnaissance, le manque d’intérêt ou de sens des missions.
Perspectives pour l’année 2023
En somme, les prévisions de l’Apec pour l’année 2023 sont plutôt optimistes en matière de recrutements de cadres, avec une stabilisation à un très haut niveau. Toutefois, des incertitudes subsistent et des disparités sectorielles et régionales sont à noter. Du côté de l’insertion des jeunes diplômés, la situation s’améliore par rapport à l’avant crise, mais la rémunération reste un facteur de démotivation important.
En outre, les recrutements dans l’informatique ont augmenté de 17 % en 2022 par rapport à l’année précédente, selon l’Apec. Les jeunes diplômés qui souhaitent se diriger vers ce secteur peuvent donc s’attendre à une forte demande d’emploi. Enfin, l’étude de l’Apec met en lumière les facteurs de démotivation au travail pour les jeunes diplômés.
Si la rémunération est le premier facteur de démotivation, d’autres facteurs tels que l’ennui dans le travail, le manque de reconnaissance et le manque d’intérêt ou de sens des missions sont également importants. Les employeurs peuvent donc se concentrer sur ces aspects pour améliorer la motivation de leurs employés et réduire le taux de rotation du personnel.
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